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Retour sur le Carrefour des Gestions Locales de l’Eau à Rennes, janvier 2020

29 ● 30.01.2020

 

La 21ème édition du Carrefour des Gestions Locales de l’Eau s’est tenue à Rennes les 29 et 30 janvier derniers. Pour la première fois, le Partenariat Français pour l’Eau (PFE) y a présenté un atelier sur les Solutions fondées sur la Nature (SfN).

L’occasion d’introduire l’année 2020, clé pour la biodiversité, avec deux échéances incontournables: le Congrès Mondial de la Nature de l’UICN en juin à Marseille et la COP15 de la Convention sur la Diversité Biologique à Kunming en octobre.

Modéré par Marie-Hélène Aubert, Présidente du Groupe de travail biodiversité aquatique et Solutions fondées sur la Nature du PFE & Présidente du Conseil d’Administration de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, l’atelier du PFE a rassemblé un public d’une quarantaine de personnes composé de collectivités, Établissements publics, entreprises, centres de formation, associations …

Découvrez les cinq interventions: 

Clémentine Azam, chargée de programme « Écosystèmes » au Comité français de l’UICN est revenue sur la définition des Solutions fondées sur la Nature adoptée lors du dernier Congrès Mondial de la Nature à Hawaï en 2016. Elle a présenté le travail mené par l’UICN International et le comité français de l’UICN en vue du prochain Congrès Mondial en juin 2020 et annoncé le lancement d’un recueil de 21 exemples d’expériences de protection, restauration et gestion durable d’écosystèmes en France permettant de réduire les risques naturels liés à l’eau.  

 

 

Jean-Marie Gilardeau, Adjoint au maire de Saint-Agnant-les-Marais & Président de l’Union des Marais de Brouage (deux casquettes parmi bien d’autres !), a exposé le contrat territorial du marais de Brouage. Entre Solutions fondées sur la Nature, soutien à l’élevage extensif, préservation du littoral, des zones humides et du patrimoine, gestion de l’eau et de la biodiversité, ce vaste projet consiste en l’identification des mesures à mettre en œuvre afin de préserver une biodiversité et un paysage exceptionnels, tout en confortant les activités primaires (élevage, conchyliculture notamment) et de loisirs (chasse, pêche, promenade).

 

 

Puis, Nicolas Floch, Responsable Eaux Pluviales et Ingénierie de l’Environnement, Brest Métropole, a présenté le projet de réaménagement du jardin de Keravelloc à Brest. La rivière Spernot a été remise à ciel ouvert et une zone d’expansion des crues a été aménagée pour une refonte complète du cours d’eau en parc inondable. En parallèle, des activités pédagogiques et culturelles ont été mises en place pour sensibiliser les écoles aux enjeux d’aménagement des cours d’eau et de gestion des eaux pluviales en ville.

 

 

La ZAC Bottière-Chénaie a été présentée par Christian Couturier, vice-Président de Nantes Métropole. Bottière-Chénaie est un écoquartier de Nantes. Le but est de ne plus avoir de tuyaux dans la ville pour les canalisations. La collecte des eaux pluviales sur l’espace public se fait alors par un réseau de noues d’infiltration enherbées. Elles se déversent ensuite dans le ruisseau des Gohards qui a été remis à ciel ouvert.

 

 

Bénédicte Guéry, Cheffe du bureau synthèse et coordination des politiques de protection et de restauration des écosystèmes, Direction de l’eau et de la biodiversité du Ministère de la Transition écologique et solidaire, a présenté la place et le rôle qu’occupent les Solutions fondées sur la Nature dans les politiques publiques. Elle s’est appuyée sur le rapport de l’Observatoire National sur les Effets du Réchauffement Climatique (ONERC) lancé en décembre 2019. Elle a également présenté le projet Life Intégré ARTISAN de l’Office Français de la Biodiversité (OFB) : « Accroître la Résilience des Territoires au changement climatique par l’incitation aux Solutions d’adaptation fondées sur la Nature », qui sera lancé en ce début d’année 2020 pour une durée de 8 ans.

 

En plénière d’ouverture animée par Denis Cheissoux, Olivier Thibault, Directeur de l’Eau et de la Biodiversité au Ministère de la Transition Écologique et Solidaire met en lumière le fait que la gestion bar bassin est un des pilliers clés de la DCE (Directive Cadre sur l’Eau). Il précise qu’en France, on observe 45% des masses d’eau en bon état écologique. De même, Marie-Hélène Aubert présente la coopération internationale de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne au Brésil dans les bassins Piracicaba, Capivari et Jundiaí en partenariat avec OIEau et l’Etat du Rio Grande do Sul. Elle invite également à casser les silos entre eau, climat, biodiversité, forêts, énergie et alimentation et à mettre en oeuvre des Solutions fondées sur la Nature pour l’atteinte des ODD. 

 

De plus, dans le cadre du Carrefour des Gestions Locales de l’Eau, Martin Gutton, Directeur général de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, a effectué un entretien pour illustrer ce qui se passe dans le bassin Loire-Bretagne. Il explique que dans le contexte d’élaboration du SDAGE (Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux) 2022-2027, ils vont procéder à l’identification des points d’eau qui doivent subir des restaurations de la qualité de l’eau et des milieux aquatiques pour 2027. Il ajoute que malgré certains progrès, tels que la division par 4 du phosphore en rivière sur le bassin en 30 ans, il reste des efforts à accomplir sur le bassin Loire-Bretagne. L’Agence de l’eau Loire-Bretagne a donc lancé des appels à projets et à initiatives pour trouver des solutions. Ces dernières consisteront en travaux de restauration et de reconquête des habitats, en débouchés pour favoriser la création ou la consolidation de filières de valorisation de cultures ou productions favorables pour l’eau, ou encore en solutions pour infiltrer ou évaporer les eaux pluviales et ne plus les évacuer par des réseaux, …

De même, Thierry Burlot, Vice-président de la Région Bretagne, chargé de l’environnement et de la biodiversité a lui aussi effectué une entrevue. Il rappelle que les ressources en eau sont essentielles pour les Bretons, puisqu’elles construisent le paysage de la région bretonne. Certaines étant très polluées, des craintes voient le jour quant aux ressources d’eau disponibles dans le futur. Il explique que l’enjeu est donc de poursuivre la restauration de la qualité des eaux, mais également de préserver et valoriser le bon état des cours d’eau, pour que les points d’eau restent un point fort dans l’attractivité touristique du territoire.

Il ajoute que la Région Bretagne propose un atelier sur le partage de la ressource dans un contexte de raréfaction, puisque les habitants gardent une consommation d’eau constante, mais les ressources diminuent. Comme il pleut moins dans certains endroits, il montre l’importance de réfléchir à de nouveaux aménagements du territoire et au partage de l’eau entre les individus pour ne pas détruire d’autres milieux aquatiques.

Il conclut son interview sur les pesticides présents en Bretagne. Il met en avant le fait que les habitants se battent pour une région sans pesticide, puisque de nombreuses études ont démontré leur toxicité. Toutefois, malgré le fait que 353 communes soient en zéro phyto, dans le domaine agricole, l’usage de produits phytosanitaires représente 90% de sa consommation en France. La Région s’organisera alors pour obtenir d’ici 2040, une région zéro phyto.

 

Les activités du Partenariat Français pour l’Eau sont possibles grâce au soutien de leurs bailleurs.

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