Les liens entre écosystèmes aquatiques et santé sous une approche « One Health » : de la recherche à l’action

La pandémie de COVID-19 a indiscutablement mis en lumière les liens existants entre la santé des humains, des animaux et de l’environnement (dont celle des écosystèmes). A l’approche de la 15ème Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique, les enjeux de biodiversité connaissent justement un regain d’intérêt de la part de l’ensemble de la société (gouvernements, secteur privé, société civile). Toutefois, les enjeux terrestres sont bien souvent privilégiés au détriment des écosystèmes aquatiques. Pourtant, les lacs, les réservoirs, les cours d’eau, les zones humides – qui ne représentent que 2,3% de la surface terrestre – abritent pas moins de 9,5% des espèces animales décrites (2019).

Au-delà de leur valeur intrinsèque, les écosystèmes aquatiques fournissent de nombreux services écosystémiques à l’humanité : ils subviennent à nos besoins en termes d’eau potable, d’irrigation, de nourriture via la pêche notamment, apportent de la fraîcheur dans un contexte de réchauffement climatique et constituent des lieux récréatifs favorisant notre bonne santé mentale. Les écosystèmes aquatiques sont en réalité indispensables à la santé des humains. L’évènement d’aujourd’hui vise à éclairer la compréhension des liens entre écosystèmes aquatiques et santé, en promouvant l’approche « Une seule santé » (One Health). Ce « nexus » biodiversité aquatique et santé, dont l’IPBES s’est saisie, fait l’objet de nombreuses recherches, et ce sous plusieurs angles : écosystèmes aquatiques et maladies vectorielles (via les moustiques notamment), dégradation de ces écosystèmes et émergence de maladies infectieuses (y compris d’origine zoonotique), antibiorésistance, changement climatique, etc.

Au-delà des constats scientifiques, des solutions sont également impulsées à toutes les échelles. (i) L’initiative internationale PREZODE (PREventing ZOonotic Disease Emergence), lancée par la France lors du One Planet Summit biodiversité 2021, vise à réduire les risques de pandémie d’origine animale via l’approche « One Health ». PREZODE est un projet singulier de par son objectif (prévenir les pandémies à la source, en préservant les écosystèmes) et les acteurs qu’il associe (communautés locales en particulier). Cette initiative menée par l’IRD, INRAE et le CIRAD bénéficie actuellement du soutien de six pays (dont un Etat africain, le Zimbabwe) et demeure à la recherche de partenaires. (ii) L’initiative internationale Alliance against Health Risks in Wildlife Trade, lancée par l’Allemagne en 2021, se focalise spécifiquement sur les risques sanitaires induits par le commerce de faune sauvage.