Fondé en 1976, le Gret est une ONG internationale de développement, de droit français, qui agit du terrain au politique, pour lutter contre la pauvreté et les inégalités. Ses professionnels interviennent sur une palette de thématiques afin d’apporter des réponses durables et innovantes pour le développement solidaire. Ses 739 professionnels mènent 191 projets par an dans 25 pays.
Les pluies diluviennes qui ont touché le sud du pays en août 2015 ont fait plus de 100 morts, provoqué des glissements de terrain et des crues dévastatrices. Les agriculteurs subissent de plein fouet les conséquences de ces phénomènes extrêmes répétés, alternant avec de fortes sécheresses. Ici l’aléa climatique renforce les vulnérabilités, s’ajoutant à une production vivrière déjà insuffisante et des revenus trop bas pour s’adapter. La migration devient la seule option. Le Gret déploie auprès de 2 500 agriculteurs démunis des méthodes d’agro-écologie permettant de conserver l’eau et de restaurer la fertilité des sols pour les cultures pluviales : digues en terre, plantes couvrantes sur le sol, matières organiques compostées, etc… Le bénéfice de ces actions ne se limite pas à une augmentation des volumes produits. Ces pratiques intégrant l’agriculture et l’élevage favorisent également une agriculture à faibles émissions
de gaz à effet de serre.
Face à l’absence d’instruments financiers adaptés aux plus vulnérables, un fond rotatif pour la réhabilitation de l’habitat a été créé, dont le capital est pérenne par le remboursement des prêts. Il se base sur l’épargne solidaire agrégée des groupements d’épargne de la Fédération sénégalaise des habitants. La confiance et la solidarité est un facteur de réussite : le taux recouvrement des prêts approche de 100%. Le fond est un outil (i) financier pérenne et efficace (son caractère rotatif permet de pérenniser l’investissement initial et de démultiplier l’impact), (ii) d’organisation sociale (d’empowerment) et de cohésion interne (car il est géré par la FSH, appuyée par une association sénégalaise, UrbaSen) et (iii) de plaidoyer politique ‘par le bas’ (le capital financier accroît la capacité de négociation des habitants vis-à-vis d’acteurs publics et privés). La FSH et UrbaSen, appuyés par le Gret urbaMonde, étendent ce fond à des ouvrages publics pour réduire l’impact des inondations
En zone sahélienne, les villes doivent faire face à des épisodes pluvieux intenses et récurrents ayant des impacts sur la mobilité, les infrastructures et la santé. Si des documents de planification existent, ils intègrent peu la question des inondations et les solutions proposées sont hors de portée des collectivités. Une approche nouvelle consiste à définir et prioriser les actions à réaliser à portée des communes reposant sur (i) un diagnostic participatif faisant converger les savoirs locaux aux savoirs scientifiques, (ii) une planification des actions à réaliser adaptée aux collectivités, leur permettant d’agir par leurs propres moyens, intégrant les effets attendus du changement climatique, (iii) des techniques douces permettant aux habitants de vivre avec l’eau et (iv) des systèmes d’alerte et d’information leur permettant de prévenir les évènements pluvieux. Cette approche inclusive permet d’améliorer la résilience des villes et de leurs habitants à moindre coût.
Le Gret accompagne la Direction de la gestion et de la planification des ressources en eau (DGPRE) du Sénégal pour expérimenter l’opérationnalisation d’une gestion intégrée des ressources en eau à l’échelle locale dans la zone des Niayes. Zone littorale et plus gros foyer de production maraîchère et horticole du pays, elleaccueille des activités manufacturières et extractives, et alimente une partie de l’agglomération dakaroise en eau potable. Elle fait face à un bilan des ressources en eau déficitaire, les activités anthropiques menacent également la qualité de ses eaux. En partenariat avec l’Ecole doctorale « Eau, qualité et usagers de l’eau » (Edeque) de Dakar, le but est de faire émerger une gouvernance partagée de l’eau, regroupant acteurs institutionnels et usagers. Des Plateformes locales de l’eau ont ainsi été mises en place et le projet doit contribuer à construire les conditions d’une GIRE qui sécurise durablement les usages de l’eau et préserve les écosystèmes de la zone.
